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— Je ne vois pas où est le problème, dis-[[Anne|je]] en me grattant la tête.   
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— Le problème est que notre univers est si mal conçu qu'il ne peut être, pour nous toustes qui sommes condamnés à l'habiter, qu'une prison de de fer noir.     
— Le problème est que notre univers est si mal conçu qu'il ne peut être, pour nous toustes qui sommes condamné·es à l'habiter, qu'une prison de fer noir.     


— Il y a une prison, tout le monde le sait. [[Les catacombes|Elle est dans la quatrième strate]].     
— Il y a une prison, tout le monde le sait. [[Les catacombes|Elle est dans la quatrième strate]].     

Version actuelle datée du 3 mai 2024 à 16:42

Le parchemin de Provo.
Le parchemin de Provo.

« Qu'est-ce que vous entendez par cosmologie, monsieur Provo ? » demandai-je.

— J'entends les propriétés du monde dans lequel nous vivons dans son ensemble, sa structure, répondit le kabouter.

— Ou la la, vous partez de loin pour m'expliquer mes problèmes de déconnexion avec la réalité ! m'exclamai-je, un peu découragée.

— Ma chère dame, votre état psychique et mental ne dépend que marginalement de vous. Les conditions dans lesquelles vous vivez ont beaucoup plus d'impact sur vous que vous ne semblez en être consciente.

— Soit. Qu'est-ce qu'il a de si particulier, ce monde dans lequel nous vivons ?

— Pour résumer les choses grossièrement, ce monde est une prison de fer noir, créé par un démiurge soit maladroit, soit malveillant – ses intentions restent parfaitement mystérieuses.

Je regardai Provo d'un air si déconcerté qu'il se sentit vraisemblablement dans l'obligation de préciser sa pensée :

— Tout ce qui nous entoure est une création imparfaite et limitée. Comme une image de l'univers réel aperçu à travers une série de lentilles et de miroirs déformants.

— Je vais avoir besoin que vous me fassiez un dessin, dis-je un peu à la blague.

Je ne m'attendais pas à ce que Provo me prenne au mot. Il sortit de sa poche un parchemin qu'il déplia comme une carte géographique. Il se mit ensuite à m'expliquer la structure de notre univers, d'une façon un peu différente qu'on me l'avait fait à l'école.

— Vous savez, ma chère Anne, que le cosmos se divise en deux grandes structures étagées. Il y a d'abord le règne tellurique, que les gens appellent le demi-sous-sol, qu'on représente généralement comme une pyramide inversée. Au dessus se trouve le règne synthétique – la ville de Vieuholle. Et au centre de tout cela, il y a le lieu où vous habitez, que je vais appeler l'appartement. Tous les divers plateaux sont reliés entre eux par de portails intégraux ; ceux du règne synthétique sont générés alors que ceux du règne tellurique sont collatéraux. Le règne tellurique est celui de la nature et le règne synthétique est celui de la société. Parce que tout n'est jamais uniforme, il y a un peu de nature dans le règne synthétique, sous la forme des pelouses ultra-cultivées de la troisième strate. De même, il y a une société, dans sa forme sauvage, dans le monde tellurique : c'est la Cité de Dis.

— Je ne vois pas où est le problème, dis-je en me grattant la tête.

— Le problème est que notre univers est si mal conçu qu'il ne peut être, pour nous toustes qui sommes condamné·es à l'habiter, qu'une prison de fer noir.

— Il y a une prison, tout le monde le sait. Elle est dans la quatrième strate.

— Les catacombes sont une prison à l'intérieur de la prison, dit Provo. Elles sont une zone d'intensification de l'essence du monde, qui en lui-même est conçu pour nous enfermer, nous dominer et nous avilir.

— Et tout ça est la faute de ce fameux demiurge ? demandai-je.

— Exactement.

— Cela me semble difficile à croire. Quels sont les signes de son existence ?